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Prix
Jean Pierre Dozon
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Un grand moment de science impériale : L'africanisme fraçais des années 1960-1980
Jean-Pierre Dozon
- Editions de l'Aube
- VOIX ET REGARDS
- 8 Novembre 2024
- 9782815960809
La décolonisation et l'africanisme sont des sujets qui sont à nouveau sur le devant de la scène. Jean-Pierre Dozon, anthropologue, estime que nos savoirs actuels sont issus avant tout d'un élan scientifique majeur. Majeur de par les ambitions et les méthodes employées mais aussi de par la qualité des débats qui en sont nés. Ce grand moment scientifique n'a été possible que grâce à un certain contexte politique. En effet, la France et l'Afrique ont renforcé leurs liens, leur coopération, ce qui a permis aux chercheurs de mener des expériences sur le terrain essentielles. Cependant, il n'est pas question de tout idéaliser puisqu'à côté de cet essor, des critiques et réserves peuvent et doivent être menées envers cet africanisme. Finalement où en est-on et qu'en reste-t-il aujourd'hui ?
Jean-Pierre Dozon est anthropologue, directeur de recherches émérite IRD et directeur d'études émérite EHESS. -
Cheminement anthropologique par temps d'épidémies
Jean-Pierre Dozon
- Editions L'Harmattan
- 6 Octobre 2022
- 9782140294259
Tout en évoquant plus largement son parcours de recherche, l'auteur revient sur ses terrains anthropologiques en Afrique étroitement liés à des épidémies. Il nous fait d'abord découvrir la maladie du sommeil, autrement nommée trypanosomiase humaine, qui connut de gravissimes flambées à l'époque coloniale ; puis il nous ramène au temps du VIH/sida, notamment aux années 1980-90 où certains pays africains avaient des taux de séroprévalence sans commune mesure avec le reste du monde et n'accédèrent à la trithérapie que tardivement. Enfin, il examine certains aspects des épidémies d'Ébola qui frappèrent récemment plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest et qui suscitèrent une grande inquiétude dans les pays du Nord. Riche de ces terrains et de relations avec les disciplines biomédicales, l'auteur aborde également ses réflexions et ses engagements en anthropologie de la maladie et de la santé et, pour finir, il livre quelques analyses sur la pandémie actuelle du Covid-19 et sur ce qu'elle a suscité comme « fake news » et comme théories du complot.
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Les Coulisses du monde des catastrophes « naturelles »
Sandrine Revet, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 11 Janvier 2019
- 9782735124770
Du cyclone de Bhola en 1970 à la catastrophe de Tohoku et Fukushima en 2011, en passant par le séisme en Arménie de 1988, l'ouragan Mitch de 1998 ou le tsunami de 2004 en Asie du Sud-Est, un monde international des catastrophes dites « naturelles » a progressivement émergé. Pourquoi « naturelles » ? Depuis les années 1990, les phénomènes naturels - séisme, ouragan, tsunami, éruption volcanique - ne sont plus considérés comme seuls responsables des catastrophes : l'activité humaine accentue la vulnérabilité des territoires et des habitants face aux catastrophes, qu'il n'est donc plus acceptable d'imputer à la seule nature. Le monde social qui se construit autour de ces catastrophes est composé de nombreux acteurs issus d'horizons divers : secouristes, professionnels des ONG, diplomates, scientifiques... Pour former un « gouvernement international des catastrophes », ils ont dû élaborer des normes, des standards, des outils et un langage communs afin d'harmoniser des façons de faire divergentes voire concurrentes. Cet ouvrage, fruit d'une ethnographie de sept années auprès des acteurs de ce monde, rend compte de ce travail continu et fait émerger les principales tensions qui l'animent : entre préparation et résilience, prévention et urgence, technologie et pratiques traditionnelles, commandement hiérarchique et organisation horizontale, paradigme aléa-centré et paradigme de la vulnérabilité...
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Le Futur de la santé : Pour une éthique de l'anticipation
Léo Coutellec, Paul-Loup Weil-Dubuc, Alexia Jolivet, Sebastian J. Moser, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 20 Février 2020
- 9782735126811
Que serait une santé sans médecins ou sans maladies, une maladie sans médicaments, ou des malades sans entourage ? À l'heure des réflexions sur la bioéthique et de la politisation de ces questions, cet ouvrage se propose d'identifier collectivement et le plus en amont possible les enjeux éthiques de ce qui pourrait advenir dans le secteur de la santé. Quel est le champ de possibilités qui s'ouvre lorsque l'on se défait de certains tropismes, notamment technologiques - aucune liste des nouvelles technologies liées à ce que l'on pourrait appeler la santé numérique ici - ou organisationnels ? Afin d'esquisser une réponse à cette question, les auteurs ont imaginé un futur construit par soustraction d'options - la santé sans maladie, les malades sans entourage, la maladie sans médicaments... Ces futurs fictionnels sont confrontés aux regards d'anthropologues, médecins, philosophes et sociologues, libérés de la continuité entre le présent et l'à-venir. Cet ouvrage vient appuyer la nécessaire construction d'une éthique de l'anticipation comprise comme éthique de notre façon de prendre soin du futur, tout en restant attentif à la santé d'aujourd'hui. Cet ouvrage a été réalisé dans le cadre des séminaires de l'Espace éthique Île-de-France.
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Les Débris épars du progrès : Évolutionnisme vs anthropologie
Jean-françois Gossiaux, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 2 Mars 2017
- 9782735122691
Les sciences sociales ont trouvé leur inspiration initiale et leurs premières bases théoriques dans l'évolutionnisme. Et celui-ci, même s'il a généralement cessé de constituer un paradigme explicite, continue d'orienter implicitement leurs élaborations et, au-delà, les représentations communes de la condition humaine. Il le fait à travers une certaine façon de fonder les typologies sur le sens du temps et sur son pouvoir hiérarchisant - autrement dit, sur une certaine conception (« progressiste ») de la modernité. S'inspirant de la pensée antiévolutionniste et universaliste de Herder, et s'appuyant sur des exemples empruntés à l'Europe aussi bien qu'à l'Asie ou à l'Afrique, l'ouvrage, à l'encontre de cette conception, conteste les théories qui font de la séparation du politique et du religieux l'alpha et l'oméga de la modernité et déconstruit les grandes oppositions chrono-typologiques (communauté/société, holisme/individualisme, ethnie/nation...) qui réduisent caricaturalement la variété des sociétés humaines. C'est de cette variété universelle qu'une anthropologie du contemporain a à rendre compte, et donc de la diversité des ordres - et des contre-ordres - concevables, retrouvant ainsi la vertu subversive de Montaigne et de ses Cannibales.
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Les politiques de l'Islam en Afrique ; mémoires, réveils et populismes islamiques
Gilles Holder, Jean-Pierre Dozon, Collectif
- Karthala
- 29 Juin 2018
- 9782811125073
En Afrique, depuis une trentaine d'années, les organisations musulmanes ont pris pied dans l'espace public et sont parvenues à faire émerger un nouveau champ politique qui se définit moins sur un plan institutionnel que par ce que font politiquement les gens. Alors que les pouvoirs d'État, convertis au libéralisme, opèrent une sorte de transfert de la raison politique vers la sphère économique, les sociétés procèdent en parallèle au transfert de cette même raison vers une sphère religieuse, où chacun peut agir politiquement sans que cela soit perçu comme tel.
La redéfinition en cours des espaces de l'agir public à travers une éthique islamique est précisément ce dont traite cet ouvrage. D'un réenchantement à l'autre, de celui du religieux à celui du politique, l'islam comme espace d'affirmation d'une identité africaine permet de relire les mémoires, les réveils et les populismes du continent. Entre conservatisme et postmodernité, foi et citoyenneté, éthique et action publique, islam politique et islamisation du politique, les politiques de l'islam en Afrique proposent de mettre en place une guidance démocratique de l'État et de la société, sous l'égide du gouvernement d'Allah. -
Partenaires inégaux : Fondations américaines et universités en Afrique
Fabrice Jaumont, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 29 Décembre 2017
- 9782735124060
À une époque où l'enseignement supérieur est à nouveau reconnu comme un moteur de développement économique, que les sociétés du savoir exigent de nouvelles compétences, rendant obsolètes les économies basées sur l'industrie manufacturière, et que le contexte dans lequel évoluent les universités accroît leur précarité et les oblige à s'adapter au mieux, on peut se demander quel rôle peut jouer la philanthropie internationale. Le livre de Fabrice Jaumont examine le rôle des fondations philanthropiques américaines et les nouvelles tendances qui émergent de ce contexte historique, les conditions dans lesquelles la philanthropie peut être efficace, les impasses que les fondations rencontrent régulièrement et les conditions avec lesquelles les acteurs de la philanthropie mondiale opèrent aujourd'hui. Le livre fait le portrait des principales fondations qui investissent dans l'enseignement supérieur africain, celles qui ont une longue expérience du secteur ainsi que les plus récentes qui cherchent à y trouver une place. Plutôt que de présenter ces fondations comme des bienfaitrices venues sauver l'enseignement supérieur sur le continent, Fabrice Jaumont propose une vision nuancée qui cherche à mesurer leur impact réel sur les universités, ainsi que les partenariats « inégaux » qui s'établissent lorsqu'un des partenaires a plus de ressources que l'autre.
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Prendre soin de sa population : L'exception botswanaise face au sida
Fanny Chabrol, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 2 Mars 2017
- 9782735117406
Au début des années 2000, le Botswana est le pays au monde qui connaît le plus haut niveau de séroprévalence du VIH. Dans ce pays qualifié d'exception en Afrique, pour son développement économique et son régime démocratique, la mobilisation face au sida est tôt érigée en modèle. Imprégnée par un nationalisme et une bienfaisance étatique, la politique d'accès aux médicaments antirétroviraux a été rendue possible par le soutien de l'industrie pharmaceutique, de la recherche biomédicale américaine et des fondations philanthropiques convergeant vers un pays qui offrait des opportunités et des garanties pour l'intervention biomédicale sur le sida. Prendre soin de sa population analyse l'accès aux médicaments et l'organisation des soins au croisement entre les impératifs de santé publique, des priorités scientifiques et des enjeux de définition de l'État et de la citoyenneté dans l'Afrique contemporaine. Tout en octroyant une place centrale à la prise en charge biomédicale et aux essais cliniques, la politique de santé publique mobilise l'imagination nationale et redéfinit la population sous une forme restrictive en garantissant aux citoyens des droits qui sont refusés aux étrangers.
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Sur la trace des suspects : L'incorporation de la preuve et de l'indice à l'ère de la génétique
Joëlle Vailly, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 2 Juin 2021
- 9782735128266
Les fichiers ADN et les techniques d'analyse génétique au service de la police et de la justice ont connu un développement spectaculaire depuis les années 1990, notamment en France. Au-delà de ce qu'en montrent les médias et les séries télévisées à succès, quelles sont les pratiques quotidiennes des professionnels confrontés à ces nouvelles techniques ? Comment sont-elles encadrées et au sein de quelles politiques s'inscrivent-elles ? Quels sont les débats et les défis qu'elles soulèvent ? Pour répondre à ces questions, une douzaine de sociologues et de juristes présentent leurs travaux, notamment à partir d'une enquête collective s'étendant sur plus de quatre années. Cet ouvrage est l'un des premiers livres de sciences sociales en français consacrés à ce thème. Il montre que ces évolutions se situent au coeur d'enjeux très actuels : d'une part la place de la science dans la production et l'administration de la preuve ; d'autre part les arbitrages concernant l'équilibre entre le respect des droits individuels et la sécurité des populations ; enfin les techniques récentes et les nouveaux cadres normatifs. En somme, il met en lumière le rôle parfois controversé, mais globalement peu débattu, de l'ADN dans l'établissement des vérités judiciaires, comme miroir et ferment des évolutions contemporaines en matière de sécurité.
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Vivre et penser le sida en Afrique
Jean-Pierre Dozon, Charles Becker, Moriba Toure, Christine Obbo
- Coédition NENA/CODESRIA
- 29 Novembre 2019
- 9782869789531
Dans un contraste de plus en plus accusé entre le Nord et le Sud, qui met en relief deux sortes de sida - l'un traitable et en voie de stabilisation, l'autre incurable et en voie d'expansion -, des chercheurs francophones et anglophones en sciences sociales tentent de répondre ici à une double exigence. Travaillant en Afrique subsaharienne sur une épidémie qui représente 70 % des cas mondiaux, ils entendent contribuer à rendre intelligible tout ce qui explique et favorise son expansion et, par là, à améliorer les programmes d'information et de prévention. Se démarquant nettement des stéréotypes par trop répandus d'un continent où les cultures immémoriales et une certaine 0 promiscuité sexuelle 1) seraient le terreau de l'épidémie, leurs diverses approches mettent l'accent sur les contextes de vulnérabilité économique, sociale et politique des populations africaines et sur la façon dont celles-ci interprètent l'épidémie au regard de leurs conditions concrètes d'existence et des multiples difficultés et tensions auxquelles elles sont confrontées. Non réductible à un problème sanitaire, le « phénomène sida » appelle des politiques publiques qui ne se contentent pas de délivrer des messages de prévention sur le préservatif ou la fidélité, mais qui diversifient leurs interventions en fonction des situations sociales et des signications auxquelles le sida a déjà donné lieu. Mais cette démarche analytique des chercheurs en sciences sociales est prolongée d'un point de vue plus critique : parler de politiques publiques, c'est d'abord, pour eux, refuser que perdure en Afrique l'image d'un sida incurable et que ne soient pas transférés les progrès thérapeutiques qui ont considérablement modifié cette image au Nord. C'est par conséquent au prix d'une mobilisation de la communauté internationale que les États africains seront amenés eux-mêmes à manifester une plus grande volonté politique et à faire en sorte que le sida devienne un sujet central du débat public.
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Comment la Côte d'Ivoire, longtemps considérée comme un pays africain d'exception, par sa stabilité politique, sa croissance économique et son apparente capacité à intégrer une nombreuse population immigrée provenant des pays voisins, s'est-elle retrouvée piégée par des divisions qui ont failli la faire sombrer dans la guerre civile ?
Tout en faisant une large place au récit des événements qui ont jalonné la dernière décennie - notamment la crise spectaculaire consécutive à l'élection présidentielle de novembre 2010 - et dans lesquels la France s'est trouvée fortement impliquée, Jean-Pierre Dozon nous donne ici les clefs d'une meilleure compréhension de ce processus apparemment inexorable de désunion et de brutalisation de la société.
Il nous invite d'abord à revenir aux lendemains de la fin du règne de Félix Houphouët-Boigny, une période marquée à la fois par un contexte de démocratisation de la sphère publique et par un épuisement du modèle de développement qui avait eu cours jusqu'alors et dont l'immigration était partie prenante. Une succession politique impréparée, grosse de rivalités irréductibles, et une idéologie de "l'ivoirité" passablement inquiétante, conduisirent au coup d'Etat de 1999.
Mais il nous convie aussi à creuser davantage sur les racines de la crise en remontant plus loin dans le temps, c'est-à-dire au legs de la colonisation française et, en particulier, à la façon dont celle-ci a généré des inégalités ethnico-régionales, et ensuite aux modalités de la naissance d'une société politique ivoirienne marquée par l'ascension d'Houphouët-Boigny et de son parti, mais aussi par les ressentiments des opposants évincés : des héritages contradictoires que trente ans de "miracle ivoirien" ne réussirent manifestement pas à effacer.
Il esquisse en conclusion des propositions d'avenir tenant compte de l'emboîtement de ces expériences historiques.
Jean-Pierre Dozon est anthropologue, Directeur de recherche à l'IRD et Directeur d'études à l'EHESS (Centre d'études africaines).
Dans cet essai incisif et documenté, Jean-Pierre Dozon met à contribution près de trente ans d'expériences de recherche en Côte d'Ivoire qui, sur des domaines très variés (ethnique, économique, politique, religieux, sanitaire...) ont toujours associé anthropologie et histoire. -
Afrique en présences ; du monde atlantique à la globalisation néolibérale
Jean-Pierre Dozon
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 31 Mai 2017
- 9782735122677
Constamment revient le stéréotype d'une Afrique dépourvue d'histoire, d'écriture, de capacité de développement, absente des grands mouvements économiques et technologiques de la globalisation en cours. À rebours d'une telle image négative, ce livre s'emploie à mettre en avant les multiples présences de l'Afrique, à commencer par celle qui en a fait, en de nombreux domaines, une composante de premier plan de la fabrication de la modernité occidentale. Revisitant ainsi un demi-millénaire d'histoire tourmentée avec l'Europe, en particulier les entreprises coloniales de la fin du XIXe siècle, il montre en quoi cette modernité fut largement interculturelle et comment l'Afrique, par le fait de ne pas avoir subi passivement la domination européenne, a inventé très vite la sienne et participé à de grands courants d'idées internationaux tels que le tiers-mondisme et le panafricanisme. Revenant également sur la période récente, faite à la fois de crises et de violences en tout genre, des intérêts que lui manifestent désormais d'autres puissances que celles qui l'ont colonisée et de dynamismes économiques, démographiques, religieux et artistiques, ce livre fait découvrir une Afrique singulièrement baroque, bien plus en phase que l'on ne croit avec son époque et les turbulences du monde.
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On ne badine pas avec le progrès : Barrage et village déplacé au Portugal
Fabienne Wateau, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 17 Octobre 2018
- 9782735122707
Comment restituer des situations vécues et partagées à la fois par des chercheurs, des journalistes, des politiques et bien sûr des habitants ? Comment laisser la parole à l'ensemble de ces voix et de ces points de vue sur une même réalité, qui se mêlent et s'influencent mutuellement ? À l'aide d'une pièce de théâtre en trois actes, accompagnée d'une analyse des discours et d'un état des lieux critique, l'auteur retrace l'histoire récente de la construction d'un barrage au Portugal et du déplacement d'un village et de ses habitants vers d'autres logiques d'occupation des espaces et d'exploitation de l'environnement. L'approche anthropologique offre ici un regard multifacette sur les différentes façons de concevoir une situation somme toute assez banale dans le monde, mais chaque fois débordante de doutes, d'espérances et d'émotions. Par cette forme d'écriture polyphonique une familiarité est suggérée, qui, bien qu'éloignée, éveille en nous des sentiments communs, de la colère à l'empathie. Le barrage d'Alqueva forme actuellement le plus grand plan d'eau d'Europe. Plus de quatre-vingts ans auront été nécessaires pour le réaliser. Il est et restera probablement la dernière entreprise de cette envergure sur la péninsule ibérique.
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La Transformation des armées : Enquête sur les relations civilo-militaires en France
Grégory Daho, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 21 Février 2020
- 9782735122882
Depuis la fin de la guerre froide, les organisations militaires ont connu de profondes transformations. Professionnelles et engagées dans des conflits asymétriques, elles se sont « adaptées » aux bouleversements d'un environnement stratégique qui n'est plus régulé par l'équilibre entre superpuissances. Pourtant, le secteur militaire, pour aussi discipliné et régalien qu'il est perçu, ne se réforme pas d'une façon plus autoritaire que n'importe quel autre. Face au déterminisme consistant à déduire cette métamorphose de la seule évolution du contexte international, cet ouvrage se propose de réincarner l'analyse du changement institutionnel en milieux militaires. Qui sont les officiers des armées modernes ? Comment voient-ils notre monde ? Pourquoi se sont-ils engagés et comment se mobilisent-ils ? Derrière des enjeux aussi cruciaux que la transformation des organisations, la fabrication des doctrines ou les réformes de la politique de défense, l'ouvrage soutient l'hypothèse d'une « revanche des généraux », c'est-à-dire d'un rééquilibrage des relations entre autorités politiques et hauts gradés dans un contexte marqué par une multiplication des interventions, une réintégration des officiers au coeur des circuits décisionnels et une désinhibition de leur prise de parole publique.
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Être juré populaire en cour d'assises : Faire une expérience démocratique
Célia Gissinger-Bosse, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 10 Août 2017
- 9782735123889
Si les affaires criminelles peuvent comporter un attrait médiatique, le maintien du jury populaire constitué par tirage au sort à partir de la liste électorale pour juger ces crimes renferme également ses mystères. Que reste-t-il de cet héritage démocratique de la révolution française ? Comment ressortent-ils de ce dispositif ? Quelle portée démocratique peut-elle avoir ? Le présent ouvrage tente de retracer les effets de l'expérience citoyenne que constitue la participation à un débat contradictoire et à une délibération. Si d'autres études ont pu montrer les contraintes et les failles démocratiques de cette participation, la présente approche s'attache à la manière dont les jurés se saisissent de la pratique du jugement. Cette attention portée à la parole des jurés permet de dévoiler les étonnements que cette expérience produit sur eux, et finalement les changements qui en résultent. À partir d'une approche interdisciplinaire, croisant la sociologie, les sciences de l'information et de la communication, les sciences politiques et la philosophie, cet ouvrage s'adresse à tous ceux, chercheurs, professionnels, citoyens, qui s'intéressent aux différentes formes de l'expérience démocratique. À l'heure où notre démocratie représentative peut paraître en crise, l'expérience des jurés d'assises peut constituer un témoignage fort d'un désir de participation aux décisions.
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« Le rap, ça vient d'ici ! » : Musiques, pouvoir et identités dans le Gabon contemporain
Alice Aterianus-Owanga, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 10 Août 2017
- 9782735123872
Depuis la fin des années 1980, le rap est devenu, au Gabon comme dans d'autres États du continent africain, le levier de constructions identitaires, de reconfigurations des rapports au politique et de transformations culturelles majeures. À l'inverse des discours abordant ce genre musical globalisé comme emblème de l'« occidentalisation » ou de l'homogénéisation culturelle, l'appropriation du rap a donné lieu, à Libreville, à des formes variées de réinventions de particularismes et de revendications de la localité, se déclinant dans le registre du genre, du religieux, du rapport à la nation, à l'ethnicité ou à l'africanité. Née d'une immersion de plus de huit années dans les réseaux du hip-hop gabonais et africain, l'ethnographie multisituée proposée dans cet ouvrage éclaire les entrelacements des pratiques musicales, des dynamiques identitaires et des rapports au pouvoir, en décrivant comment les rappeurs du Gabon se sont progressivement imposés comme des acteurs politiques majeurs d'un régime semi-autoritaire en mutation. Par le biais de l'anthropologie des pratiques musicales, cet ouvrage offre un axe de compréhension novateur à propos de l'histoire politique et culturelle du Gabon, et des scènes musicales qui contribuent à mettre en mouvement les villes africaines contemporaines.
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#info : Commenter et partager l'actualité sur Twitter et Facebook
Arnaud Mercier, Nathalie Pignard-cheynel, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 19 Décembre 2017
- 9782735124053
De plus en plus souvent l'information journalistique arrive directement sur les « murs » de nos réseaux sociaux, en priorité Facebook ou Twitter, mais aussi LinkedIn ou Snapchat et bien sûr viades vidéos mises en ligne sur YouTube ou DailyMotion. La médiation de ces plateformes pour accéder à l'information d'actualité n'est pas neutre. L'objet de ce livre est d'essayer de comprendre ce qui change dans notre rapport aux médias, notre relation à l'information dès lors que se met petit à petit en place un nouvel écosystème de l'information à l'ère des réseaux socionumériques. Que partage-t-on ? Comment le faisons-nous ? Comment commentons-nous l'actualité sur Twitter ou Facebook ? Quels nouveaux usages, quels arts de faire les internautes mettent-ils en oeuvre pour utiliser les dispositifs offerts par ces plateformes : hashtags, like, retweet, emojis et émoticônes... À l'heure des fake news, des risques d'enfermement dans des « bulles de filtre » via les recommandations de nos « amis » et des algorithmes, il est indispensable, pour le bon fonctionnement de nos démocraties, de prendre pleinement conscience du bouleversement qui se joue sous nos yeux, dans nos pratiques quotidiennes d'information.
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Du bidonville à l'hôpital : Nouveaux enjeux de la maternité au Rajasthan
Clemence Jullien, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 20 Février 2020
- 9782735126828
Depuis les années 2000, la santé de la reproduction semble constituer un sujet d'inquiétude en Inde. Les taux de mortalité maternelle et infantile encore élevés discréditent l'image de superpuissance que l'État aime afficher, le déséquilibre du sex-ratio continue de se creuser et, malgré une importante baisse du taux de fécondité, le pays doit faire face à une population de plus d'un milliard trois cent millions d'habitants. À partir d'une enquête de terrain d'un an et demi dans un hôpital public et dans les bidonvilles de Jaipur, Clémence Jullien analyse les conséquences, pour les femmes et leur famille, des nouveaux programmes de santé : une prime financière incite les femmes à accoucher à l'hôpital plutôt qu'avec des accoucheuses traditionnelles et, depuis 2011, les soins obstétriques à l'hôpital sont devenus entièrement gratuits. Toutefois, ces programmes, censés garantir l'accès aux soins, rendent les bénéficiaires les plus vulnérables davantage conscients des inégalités socio-économiques qu'ils subissent, renforcent les stéréotypes existants et donnent au personnel hospitalier et aux membres d'ONG un pouvoir discrétionnaire. Tensions sociales (castes, classes) et religieuses se cristallisent autour de la maternité. D'autres enjeux cruciaux - discrimination à l'égard des petites filles, faible pouvoir décisionnel des femmes, recours limité à la contraception - surgissent alors, accentuant les différences au sein de la société indienne, sous couvert de progrès et au nom de l'intérêt de la nation.
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Le Chavisme : Un militarisme compassionnel
Paula Vasquez lezama, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 2 Mars 2017
- 9782735122653
Ce travail est une histoire du « chavisme » et constitue une lecture sociale, anthropologique et politique des vingt-cinq dernières années de l'histoire vénézuélienne. Ce livre examine la nature politique du régime qui gouverne le Venezuela depuis 1998. S'agit-il d'une démocratie ? En effet, ce régime néo populiste est souvent évoqué comme réfèrent pour les projets politiques alternatifs à la démocratie libérale et au néolibéralisme. Les analyses contenues dans ce livre visent les ambiguïtés et les enjeux politiques engendrés par les modifications des règles du jeu démocratique. L'intérêt de ce livre est d'étudier les sociétés dont l'économie est fondée sur la rente pétrolière. L'État vénézuélien est un État rentier qui intervient dans tous les domaines de l'économie et qui se refuse à créer un État providence mais préfère des redistributions ciblées à destination de ses partisans. C'est un État rentier qui a multiplié ses promesses de redistribution en engendrant une demande sociale toujours grandissante, toujours insatisfaite, d'où une tension sociale permanente.
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Allocations sociales et pauvreté au Brésil : Le bon combat ?
Sonia Rocha, Pascal Reuillard, Pierre Salama, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 29 Octobre 2018
- 9782735117031
Depuis quelques années, le Brésil occupe une place de plus en plus importante sur la scène internationale en conséquence de grands changements socio-économiques - et plus particulièrement d'une réduction significative de la pauvreté et de l'inégalité des revenus. Cet ouvrage vise à présenter au public francophone, y compris au lecteur profane en matière de politique sociale brésilienne, la mise en place et l'évolution des différents programmes d'allocations sociales, dont le plus connu est la Bourse-Famille. L'analyse porte sur les caractéristiques de base de ces programmes, leurs formats, les changements conceptuels intervenus au cours du temps, le ciblage des bénéficiaires, les effets des allocations sur la composition du revenu des ménages ainsi que sur le déclin de la pauvreté et de l'inégalité. Enfin, l'accent est mis sur les défis à relever pour perfectionner cette politique des allocations afin de mieux protéger les enfants pauvres, la population la plus vulnérable actuellement.
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Lieux de mémoire sonore : Des sons pour survivre, des sons pour tuer
Luis Velasco-Pufleau, Laurent Vidal, Jean-Pierre Dozon, Laetitia Atlani-duault
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 10 Mai 2021
- 9782735128242
Quels sens donner aux pratiques sonores et musicales dans les situations de violence organisée ? Comment penser la relation dynamique qu'entretient le son avec l'expérience sensible des lieux, des personnes et des événements ? Ce livre est organisé autour de deux propositions. La première est que les expériences sonores en contexte de violence organisée peuvent être comprises non seulement comme des événements politiques, mais comme ce que nous proposons d'appeler des « lieux de mémoire sonore ». Notre seconde proposition est que ces lieux de mémoire sonore peuvent être appréhendés sous une double perspective, à la fois la face noire et la face lumineuse d'un même phénomène. D'une part, le son, la musique et le silence sont utilisés comme des armes en contexte de violence organisée, que cela soit par exemple dans certains lieux de détention ou en situation de guerre ou de conflit politique. D'autre part, ils constituent des ressources symboliques qui contribuent à la (re)construction de subjectivités, notamment dans des situations faisant suite à des expériences d'exil forcé et de violence organisée. Lieux de mémoire sonore est une somme exceptionnelle sur les usages des sons et des pratiques musicales dans des situations de crise humanitaire, de guerre civile, d'exil ou de catastrophe naturelle. Ce travail conjoint entre chercheurs et musiciens présente différents contextes de violence organisée, et les exemples choisis couvrent de nombreuses régions du globe, depuis le Liban, la Syrie ou le Vanuatu jusqu'au Canada, au Viêt Nam et plusieurs pays européens.
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La vérite est ailleurs ; complots et sorcellerie
Jean-Pierre Dozon
- Éditions de la Maison des sciences de l'homme
- 8 Avril 2021
- 9782735124947
Il existe des ressorts cognitifs et affectifs communs entre les croyances contemporaines en Afrique, les fictions nord-américaines à la X-Files et les théories du complot aujourd'hui si répandues. L'Afrique, plus en encore qu'ailleurs, est en proie à un grave accroissement des inégalités, aux épidémies mortifères (sida, ébola) et à l'expansion des fondamentalismes religieux. Elle devient le lieu paradigmatique du développement d'une modernité sorcière, dans un contexte néolibéral vécu par tous. Se propage ainsi à travers le monde un imaginaire inquiétant où s'opposent de manière schématique forces du bien et forces du mal.