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Karthala
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Première description systématique de la grammaire yorùbá en français, cette grammaire n'a pas non plus d'équivalent en anglais. Elle décrit successivement le système phonologique et les mécanismes syntaxiques fondamentaux qui structurent le yorùbá standard parlé au Nigeria, sans négliger certaines formes dialectales. Son auteur, qui a inauguré à l'Inalco (Paris) en 1985 l'enseignement de cette langue et de la culture qui lui est liée, en remarquable pédagogue, conduit le lecteur de façon très progressive du plus simple au plus complexe. Elle réussit ainsi à satisfaire aussi bien le linguiste que la personne qui souhaite étudier la langue.
Le yorùbá, langue de la famille Bénoué-Congo, est parlé par plus de vingt-cinq millions de locuteurs. S'il est dominant au sud-ouest du Nigeria, il est aussi parlé dans une partie de la République du Bénin et du Togo et, suite à une émigration ancienne, dans nombre de pays d'Afrique de l'Ouest.
La culture yorùbá, célèbre pour les bronzes d'Ifè, a donné au monde de grands artistes, comme Amos Tutuola, auteur de L'Ivrogne dans la brousse, Wolé Soyinka, prix Nobel de littérature, Fela Anikulapo Ransom Kuti, inventeur de l'afrobeat, etc. Conséquence de la traite atlantique, elle a essaimé bien au-delà des limites de son espace historique. On connaît le Candomblé du Brésil ou la Santeria de Cuba dont les origines remontent au système de croyances yorùbá que l'on retrouve également au Venezuela et dans les Caraïbes. Présente aux États-Unis depuis les années 1980, une importante diaspora yorùbá s'emploie activement à y diffuser sa culture et sa langue.
Michka Sachnine, docteur en linguistique, membre du Centre d'études et de recherche sur les littératures et les oralités du monde (CERLOM), est maître de conférences honoraire à l'Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco, Paris) où elle a développé un cursus complet d'études yorùbá. On lui doit, outre de nombreux articles, le premier et le seul dictionnaire yorùbá-français (Karthala 1997), ainsi que la traduction annotée et commentée de la pièce d'Akinwumi Isola Une sombre destinée, théâtre yorùbá (Karthala 2003). -
Il existe de nombreux textes sur les littératures orales maghrébines de langue arabe et de lague berbère, mais il en est peu qui, dans le mouvement, les interrogations provoquées par les disciplines de l'ethnologie, la sociologie, l'anthropologie culturelle, s'efforcent d'intégrer les attitudes méthodologiques nées de la psychanalyse et de la poétique contemporaine dans l'étude du conte populaire et de la littérature maghrébine de langue française.
Au-delà d'une forme que l'écrivain moderne emprunterait à une ancienneté orale de la culture, il s'agit bien, grâce à cette persistance et existence du récit-conte oral, d'une redécouverte de cette forme matricielle de la parole qu'est le conte à l'expression écrite de la littérature.
A partir du thème légendaire de "l'ogresse", nabile Farès dégage cette originalité, singularité du conte d'expression orale, analyse la séparation temporelle et anthropologique du mythe et du conte, et leur co-présence contemproaine dans le roman. Analyse des formes poétiques, en leurs variations symboliques, merveilleuses ou fantastiques, analyse du fait culturel à partir d'une attitude définie par l'apport freudien à la culture, tel est le mérite de cet ouvrage.
Nabile Farès est écrivain, homme de théâtre et psychanalyste. Il enseigne à l'université de Grenoble III et anime un séminaire de recherches et d'études à Angers, à l'Institut de psychologie sociale appliquée (Ipsa) : Psychanalyse et anthropologie.